L’étrange périple d’Augustin

Article : L’étrange périple d’Augustin
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14 juin 2011

L’étrange périple d’Augustin

Alors que je joignais Dakar à Bamako, par bus, et qu’il me tenait à cœur de parler d’un aspect du voyage dans le blog, voici qu’un « hello how are you » vient préciser mon angle de traitement. L’auteur n’était autre que mon voisin dans le car avec lequel j’avais pourtant gardé le silence plusieurs heures après que avons pris le départ. Augustin Ikeh, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un Nigerian qui est arrivé à Dakar par vol et se voit contraint d’y retourner par voie terrestre. Comment en est on arrivé là alors qu’il se voyait au pays du feu poète Léo (Léopold Sédar Senghor) la trouvaille d’une terre promise ?

Remontons l’histoire

Tout a commencé quand injonction lui a été faite de venir à Dakar par un de ses frères qui s’y trouve. Ce dernier lui a garanti que tout ce passera bien à son arrivée. Ces assurances ont sonné comme la meilleure nouvelle de la vie pour un augustin décidé à faire fortune. Il s’est arrangé à fouler le sol sénégalais le 17 avril dernier.

Et la tournure de choses à Dakar

« J’ai été bien accueilli par mon frère. Mais chaque jour qui passait nos relations se dégradaient. Il n’a pu me trouvé un boulot. Il se plaignait de ma charge… » assène-t-il. Il ne s’imaginait pas qu’il allait être témoin d’une telle épreuve. Un malheur ne venant jamais seul, Augustin piqua une maladie. Heureusement, l’ambassade du pays à Dakar s’est chargée de ses soins dont il tient encore par devers lui quelques médicaments.

L’ultime option

A moins de deux mois après son arrivée, Augustin se voit contraint de retourner au bercail. Cette fois, il ne peut plus compter sur l’avion. Il n’en a pas les moyens et a décidé de faire le périple par la route. Kaolack (Sénégal), on est le 10 juin, il est 10 heures 41 minutes.  Un mot sans conviction est lâché par mon voisin d’à gauche dans le bus qui nous amène de Dakar à Bamako. «Hello ». Moi, j’ai répondu. Et  tout de suite les discussions se sont engagées entre nous, comme si nous étions de vieux amis. Il avoue que sa surprise a été grande de me voir parler Anglais. « J’ai essayé de parler à certains passagers depuis le petit matin (Ndlr : l’embarcation à 4 heures), mais aucun n’a répondu. »

Augustin me balance des questions sur l’attitude à tenir aux différents points de control, mais aussi me renseigne à suffisance sur son cas. Il tient un billet de voyage Dakar – Cotonou. De cette destination, il se rendra dans le Nigéria voisin.

Son regard perdu dans l’inconnu tourne dans touts les sens. Dès qu’il y a escale il demande ce qui va se passé. Si bien qu’il m’extirpe de mon sommeil juste après avoir commencer à somnoler.

« Je n’ai jamais fait un tel voyage. Mais je ne regrette rien. J’en tire de véritables leçons pour l’avenir» avoue-t-il d’un ton entrecoupé mais qui se veut rassurante, vu son instance sur les propos.

Pour arriver dans son Nigeria natal, Augustin doit passer par le Mali, le Burkina Faso, le Bénin. J’ai donc été témoin d’une seule étape du voyage.

Jusqu’à 8 heures ce samedi, j’ai essayé de conforter le moral de celui qui a fini par être mon ami. Les photos prises lors d’une escale devant le bus me resteront de souvenirs inoubliables de l’homme à qui j’ai promis de les mettre sur sa page Facebook.

Malheureusement pour lui, son interprète s’arrête à Bamako. Je lui ai simplement dit au revoir et bon voyage après avoir exécuté sa dernière recommandation : lui confier au chauffeur pour la suite du périple. Good trip to you, friend !

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