Diawara

« La radio, c’est ma vie »

Idrissa Traoré alias le blanc

Il a des gens dont la vie est consacrée à la radio. Idrissa Traoré alias le blanc fulgure en bonne place parmi eux. Animateur de son Etat, et de surcroit de  l’«émission de divertissement la plus écoutée sur la radio nationale du Mali » selon lui-même. Il tient en halène les auditeurs partout au Mali de 12 h 13 h pour que leur appétit alimentaire soit doublé de celui musical. Votre blogueur vous propose d’aller à la rencontre de celui qui anime l’émission ‘’ambiance midi’’ et  qui est non moins une référence dans son domaine sur l’ensemble du territoire national.

« J’ai toujours rêvé d’être journaliste. A chaque fois que l’occasion se présentait, je prenais un bâton et allais devant mes camarades pour imiter les journalistes. Dieu a exaucé mes vœux » confie le blanc, deux minutes après avoir bouclé l’animation de ce lundi.

Ce sentiment de rêvé réalisé ajouté à la bonne dose de joie et d’enthousiasme prise de l’émission qui vient de s’achevée donnent à l’homme un air vachement agréable pendant qu’il est là à répondre à mes questions. Teint claire, taille moyenne à grande ; mais surtout la voix suave (pour ce que les auditeurs savent),  l’animateurs chouchou est arrivé à l’ORTM en 2003 après des études en animation socioculturelle à l’institut national des arts (INA) de Bamako.

«Pour lire les journaux, il faut être instruit. Tout le monde n’a pas cette chance. La radio est le seul média qui déchire l’air jusque dans coins et recoins du pays. Et puis, elle à comme principal véhicule les langues nationales» souligne M. Traoré qui dit être émerveillé par la magie de ce  moyen de communication accessible dans nos autres pays sous développés « Tous les jours, les gens nous entendent mais ne nous voient pas. C’est le côté mystique de cet outil »

Comme tout travailleur épris de perfection, le blanc est ouvert au feed-back des auditeurs : « ma plus grande satisfaction, c’est quand on m’appelle pour me féliciter du servir que je rends. Cela n’a pas de prix.»

Le sobriquet le blanc a-t-il quelque chose à voir avec votre métier ?

« Non, pas du tout» clarifie-t-il avant d’expliquer : « je prenais chaque fois de l’écart avec les autres. Je lisais et voulais rester dans des endroits calmes, loin des turbulences quotidiennes. C’est ainsi que l’un des gardes de mon père, qui était préfet me donna le surnom  » le blanc. » C’était à Bafoulabe (dans l’ouest malien).»

Célibataire, le blan est n’est pas moins marié à la foule d’auditeurs qui a su fidéliser depuis de nombreuses années et qu’il aime tant. L’animateur d’aujourd’hui rêve d’être demain le présentateur vedette de journal télévisé au d’être un journaliste d’investigation de renommée internationale. Il ne s’arrêtera pas en si bon chemin et envisage de faire d’autres études pour relever le défi.


Les dimanches à Bamako et les noces d’avant carême

Deux nouveaux couples, leurs témoins et le public

Vous vous rappelez certainement la très célèbre chanson du couple aveugle malien (j’ai nommé Amadou et Mariam). ‘’Les dimanches à Bamako, c’est des jours de mariage’’ informe le chef d’œuvre de titre. Et bien la traditionnelle saison des mariages a commencé, deux ou un seul mois avant le début du moi de carême qui est prévu dans 15 jours.  Les noces et les noceurs sont à leur lune de miel avant l’observance du jeûne. Qu’est-ce qui explique la montée en flèche du taux de nuptialité pendant cette période dans la ville des trois caïmans ?

La pression humaine fait déborder à la mairie

Ce dimanche ordinaire, nous nous sommes rendu au centre d’état secondaire de Bozola pour voir un ami sceller l’accord conjugal avec sa dulcinée.  Parents, amis, connaissances et collaborateurs des deux futurs époux ont pris d’assaut les parages de la mairie.

Il y a au programme plusieurs mariages ici. Les officiers d’état-civil qui servent se tiennent sur la chaire pendant de longues heures. De 9 heures à 15 heures souvent plus, surtout en cette période, la journée marathon est inévitable.

Les griots à la recherche de la pitance quotidienne sont de la fête. Ils  arrosent la foule en liesse de louanges pour gagner les rares billets de 1 000  que quelques personnes sont prêts à offrir dans un contexte de crise économique.

Pas qu’à la mairie seulement, les rues et même les avenues sont trop exigües pour servir les vagues déferlantes  de convois de mariage, pour la plus part marqués par la présence des cascadeurs fieffés (en moto et en auto).

Je ne veux pas aborder, dans ces colonnes, les accidents, incidents et autres préjudices sociaux et environnementaux nés des mariages express.

L'officier d'état-civil lisant le code du mariage

Quand convoler en juste noce devient un effet de mode

La principale raison qui justifie la fréquence des mariages à l’orée du carême est que cette dernière période est très riche en activités ménagères. En dépit de l’abstention de manger et de boire, la consommation d’aliment est très forte aux deux extrémités (à l’aube pour commencer l’observance de la recommandation, mais surtout à la rupture du jeûne).  En fait, le fidèle déguste plus qu’il ne mange. Résultat, il faut préparer des plats de tous les goûts. La bouillie à base de mil, très prisée au moi béni de Ramadan à fini par être le symbole des noces du moment. Entendre que les nouvelles mariées sont appelées les faiseuses de bouillie .

Elles estiment qu’au de-là de cette apparence, il faut garder à l’esprit les restrictions faites par le mois. Par exemple, disent les uns, quand on a madame chez soi, on évite l’adultère  durement défendue par l’islam.

 

Cela étant, certains célibataires trouvent tous les moyens pour être dans le cercle des mariés pour avoir ces commodités de leur côté. La restauration n’est pas le facteur essentiel à retenir selon des personnes avec qui j’ai abordée la question.

Aussi, croient les autres, le mois qui précède le carême et ce dernier son tous des mois bénis. Par voie de conséquence, la grâce divine accompagnerait ces alliances-là. 

Prudences aux usagers de route, félicitations et surtout heureux ménages aux new couples…


Vidange de fosse sceptique en pleine journée

Nous sommes dans le populeux quartier de Djicoroni para, en plein cœur de Bamako, il est 15 heures. Et contre toute considération vis à vis de la quiétude de l’entourage, ce camion de vidange de fosses sceptiques produit un bruit à réveiller les morts. Pire, se sont toutes les populations des parages qui prennent une dose de gaz carbonique aux conséquences sanitaires très dangereuses. Je ne parle même pas de cet essaim d’enfants venus assister à la scène ô combien polluante. Il y a vraiment des choses  qui fâchent. Sous Moussa traoré, dit-on, la circulation était interdite aux véhicules gros porteurs avant 22 heures. Cette mesure, loin d’être de rigueur, est banalisée. Le camion, en plus de menace sécuritaire qu’il engendre a de réel effets nosifs sur l’environnement. Quand est-ce que des telles pratiques cesseront pour de bon ?

L’équipe de vidange arrive et déploie le matériel. Le moteur est mis en marche. Dernier réglage : plonger le long raccord dans la profondeur de la fosse sceptique. Et l’opération commence. Plus d’une demi-heure durant, une épaisse fumée s’ajoute à la très nauséabonde odeur pour empester. Quand aux agents, ils veillent sur la position du canal aspirateur. Dans toute la rue (plus de 100 m de long) l’onde de choc de la puanteur se propage dans la direction du vent. Quand j’ai demandé à un agent si un tel acte n’est pas nuisible et réprimable, ‘’ c’est le Mali. Même moi, ma santé est exposée. Mais comme j’y gagne ma vie, je me résigne. Pas question d’interdire ce travail le jour. La demande dépasse d’offre. Nous travaillons tout le temps pour satisfaire le maximum de demandes.’’

Les lois foulées au pied

La très grande majorité des Maliens ne s’hésitent pas à fouler au pied des règlementations en vigueur dans la société. Surtout la question environnementale qui ne dit pas grand-chose au citoyen moyen. Peut-il continuer à être ainsi ? Les autorités doivent redoubler de rigueur pour que les choses changent.

Quand à moi, je me réjouis de ces propos d’Amadou Toumani Touré le mois dernier lors de l’ouverture des travaux de la seizième réunion de l’union internationale de magistrats à Bamako. ATT continuait la phrase ‘’ nul n’est au dessus de la loi’’ en appelant aux magistrats de ‘’ faire en sorte nul ne soit au dessous de la loi’’.


La pharmacie par terre, un danger quotidien à Bamako

Les hôpitaux et pharmacies sont loin d’être les seuls havres de santé à Bamako. Hormis la masse confuse des tradiothérapeutes, d’autres relevant non moins de la médecine traditionnelle trouvent leur voie dans la ville de 3 caïmans. La vente des médicaments « par terre », pourtant interdits par la loi, est plus que d’actualité.

Des analgésiques aux cures spécialisés, la gamme des produits, frauduleux et contrefaits pour la plupart, est diversifiée. Peu de gens se soucient ou sont conscients des dangers que ça recèle. Seul le ccompte.

Des produits au cœur des patients

Nous sommes en plein cœur du grand marché de Bamako, plus précisément en son endroit sans doute le plus connu, Dabanani. Un soleil de plomb s’ajoute à la fumée rejetée par les engins pour rendre l’atmosphère infernale. Ce lieu était plus connu pour les ventes de cigarettes. Mais aujourd’hui, c’est le carrefour des médicaments de tout genres que les Bamakois appellent « par terre ». De très amples sacs contiennent les produits, le tout habillement posé sur des tabourets. « Le par terre » se vend comme des petits pains, sans consultation ni même respect de la posologie. Et puis rien ne manque : comprimé, sirop, injection, bande. Bref une pharmacie en miniature.

Dabanani est un endroit incontournable à Bamako. Il l’est d’autant plus est au cœur de la ville et à la croisée de tout les chemins. Il n’y pas meilleur place qu’ici.

C’est surtout du Nigéria que proviennent ces produits.

L’attraction

Ces médicaments sont prisés pour leur prix très abordable. Aussi, suffit-il simplement de préciser au vendeur le malaise dont on souffre pour que la prescription se fasse. Donc sans frais de consultation aucun. Mais ne devait-on pas se questionner sur le niveau de ce dernier pour prendre conscience ? La très grande majorité des pharmaciens « par terre »  ne savent même pas lire. Du coup il désigne les médicaments par des noms vernaculaires, j’allais dire locaux, en Bambara. «J’y gagne m’a vie » m’a répondu Ousmane à qui j’avais posé la question. Puis, rien ne filtrera du dialogue qu’il engage avec son voisin d’à côté dans un autre dialecte national.

Et les efforts des autorités ?

Toutes les tentatives des autorités à mettre fin à la pratique ont échoué. Aussitôt traqués aussitôt ils s’établissent sans coup férir. Il y aussi qu’à l’approches des fêtes de fin d’année et musulmanes des brigades de policiers sont régulièrement à leur trousse. Ces agents saisissent les produits, mais assez souvent les redonnent moyennant  des espèces sonnantes et trébuchantes. C’est çà la réalité.

Enfin de plus en plus de voies s’élèvent pour dire que certaines pharmacies se ravitaillent dans le par le terre, du moins pour quelques produits.

Alors si nous nous sommes soucieux de notre santé, préalable de tout projet, de toute ambitions et de toute vie, nous devons nous lever comme un seul homme pour en finir avec les médicaments malsains aux aléas thérapeutiques énormes.


Les premières pluies avertissent les Bamakois

Les Bamakois sont avertis. La saison des pluies s’installe. C’est une période pénible pour nombre de ces personnes tant ils se font des soucis pour leurs déplacements. Quand il pleut, il est pratiquement impossible de circuler à cause des eaux. Les caniveaux d’évacuation ne peuvent pas grand-chose pour ne pas dire qu’ils sont inexistant s en certains endroits. Dans ces conditions, difficile de se faire un chemin. Mieux, ça doit ouvrir l’œil des citoyens sur la gestion faite par les autorités municipales. Les politiques de ces autorités ne sont pas des plus efficaces.

Faire ses courses dans la capitale malienne en période pluvieuse.  C’est un véritable parcours du combattant. Peu de tronçons sont praticables après une pluie à intensité moyenne. Les flaques d’eau ornent çà et là, de part de d’autres de la chaussée et même au beau milieu de la route souvent. Je ne parle même pas des fortes pluies qui se situent vers la quatre-vingtaine de millimètre.  Ces  dernières prennent les voies en otages plusieurs heures après.

Les acteurs

Automobilistes, motocyclistes et piétons sont les acteurs qui se partagent la poire. Ces derniers sont mal lotis. Ils sont le réceptacle des boues projetées par les autos. Il n’est pas rare de voir les piétons asséner « Ntè nta yafa » (je ne pardonne point) au passage d’une voiture. Ajouter à cela le fait que ces derniers sont souvent victimes de heurts, les pluies  provoquant des accidents.

Les propriétaires des engins, eux aussi, ont d’énormes difficultés. Si c’est n’est pas des endroits boueux qui empêchent les véhicules de circuler normalement, ce sont des pannes dues à l’état cahoteux des axes qui hantes les engins.

Les usagers de route doivent redoubler de prudence pour éviter les accidents dont les risques sont doublés avec les pluies.

Aussi, faudrait-il que les citoyens sachent pour qui voter lors des élections de maires et conseillers pour que cesse la gestion catastrophique de routes.


L’étrange périple d’Augustin

Alors que je joignais Dakar à Bamako, par bus, et qu’il me tenait à cœur de parler d’un aspect du voyage dans le blog, voici qu’un « hello how are you » vient préciser mon angle de traitement. L’auteur n’était autre que mon voisin dans le car avec lequel j’avais pourtant gardé le silence plusieurs heures après que avons pris le départ. Augustin Ikeh, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un Nigerian qui est arrivé à Dakar par vol et se voit contraint d’y retourner par voie terrestre. Comment en est on arrivé là alors qu’il se voyait au pays du feu poète Léo (Léopold Sédar Senghor) la trouvaille d’une terre promise ?

Remontons l’histoire

Tout a commencé quand injonction lui a été faite de venir à Dakar par un de ses frères qui s’y trouve. Ce dernier lui a garanti que tout ce passera bien à son arrivée. Ces assurances ont sonné comme la meilleure nouvelle de la vie pour un augustin décidé à faire fortune. Il s’est arrangé à fouler le sol sénégalais le 17 avril dernier.

Et la tournure de choses à Dakar

« J’ai été bien accueilli par mon frère. Mais chaque jour qui passait nos relations se dégradaient. Il n’a pu me trouvé un boulot. Il se plaignait de ma charge… » assène-t-il. Il ne s’imaginait pas qu’il allait être témoin d’une telle épreuve. Un malheur ne venant jamais seul, Augustin piqua une maladie. Heureusement, l’ambassade du pays à Dakar s’est chargée de ses soins dont il tient encore par devers lui quelques médicaments.

L’ultime option

A moins de deux mois après son arrivée, Augustin se voit contraint de retourner au bercail. Cette fois, il ne peut plus compter sur l’avion. Il n’en a pas les moyens et a décidé de faire le périple par la route. Kaolack (Sénégal), on est le 10 juin, il est 10 heures 41 minutes.  Un mot sans conviction est lâché par mon voisin d’à gauche dans le bus qui nous amène de Dakar à Bamako. «Hello ». Moi, j’ai répondu. Et  tout de suite les discussions se sont engagées entre nous, comme si nous étions de vieux amis. Il avoue que sa surprise a été grande de me voir parler Anglais. « J’ai essayé de parler à certains passagers depuis le petit matin (Ndlr : l’embarcation à 4 heures), mais aucun n’a répondu. »

Augustin me balance des questions sur l’attitude à tenir aux différents points de control, mais aussi me renseigne à suffisance sur son cas. Il tient un billet de voyage Dakar – Cotonou. De cette destination, il se rendra dans le Nigéria voisin.

Son regard perdu dans l’inconnu tourne dans touts les sens. Dès qu’il y a escale il demande ce qui va se passé. Si bien qu’il m’extirpe de mon sommeil juste après avoir commencer à somnoler.

« Je n’ai jamais fait un tel voyage. Mais je ne regrette rien. J’en tire de véritables leçons pour l’avenir» avoue-t-il d’un ton entrecoupé mais qui se veut rassurante, vu son instance sur les propos.

Pour arriver dans son Nigeria natal, Augustin doit passer par le Mali, le Burkina Faso, le Bénin. J’ai donc été témoin d’une seule étape du voyage.

Jusqu’à 8 heures ce samedi, j’ai essayé de conforter le moral de celui qui a fini par être mon ami. Les photos prises lors d’une escale devant le bus me resteront de souvenirs inoubliables de l’homme à qui j’ai promis de les mettre sur sa page Facebook.

Malheureusement pour lui, son interprète s’arrête à Bamako. Je lui ai simplement dit au revoir et bon voyage après avoir exécuté sa dernière recommandation : lui confier au chauffeur pour la suite du périple. Good trip to you, friend !


Elizabeth II à Croke Park

Dans le cadre de sa visite historique en Irelande, la reine d’Angleterre Elizabeth II s’est rendue mercredi au stade de Croke Park. Ce stade a été le théâtre, en 1920, d’un massacre orchestré par les forces britanniques et qui a marqué un tournant décisif dans la guerre d’indépendance de l’Irelande.

 Ce dimanche de novembre 1920, les policiers pénètrent dans le stade où sont rassemblés 5 000 spectateurs environ, et tirent sur la foule : 14 personnes trouvent la mort, dont une femme, deux enfants de 10 et 11 ans et deux joueurs.

Ce ‘’Bloody Sunday’’ (dimanche sanglant) a dressé la population irlandaise contre les Britanniques qui finiront par concéder l’indépendance du pays en 1922.

La visite s’effectue sous haute surveillance avec plus de huit mille policiers et deux mille militaires mobilisés. Elle est la première du genre depuis l’accession du pays à l’indépendance en 1922.

 Le stade, plus qu’un symbole de ce fait marquant de l’histoire de l’Irelande, est l’emblème de la fierté nationale où les sports ‘’ anglais’’ (football et rugby) n’ont été autorisés qu’en 2005.


LA CHARTE DE KOUROUKAN FOUGA

Le nom de votre blog, c’est ‘’sur les trace de l’empire du Mali’’. Mais savez-vous réellement ce que c’est que ce grand empire? Connaissez- vous la charte de KOUROUKAN FOUGA ? Dans l’espoir de me pencher sur la premier questionnement dans un prochain billet, je m’attèle au second tout de suite.

Faites ample connaissance avec ce que l’on peut, à juste titre, qualifier de l’un des pans les plus importants de l’histoire, combien riche, de l’actuelle République du Mali et présenté aussi comme la première « Constitution » connue en Afrique voire au monde :

Les représentants du mandé primitif et leurs alliés, réunis en 1236 à Kouroukan Fouga (actuel cercle de Kangaba en République du Mali) après l’historique bataille de Kirina ont adopté la charte suivante pour régir la vie du grand ensemble mandingue.

I – DE L’ORGANISATION SOCIALE:

Article 1er: La société du grand mandé est divisée en seize (16) porteurs de
carquois, cinq (5) classes de marabouts, quatre classes (4) de
nyamakalas. Chacun de ces groupes a une activité et un rôle
spécifiques.

Article 2: Les nyamakalas se doivent de dire la vérité aux Chefs, d’être leurs
conseillers et de défendre par le verbe les règles établies et l’ordre sur
l’ensemble du royaume.

Article 3: Les morikanda Lolu (les cinq classes de marabouts) sont nos maîtres
et nos éducateurs en islam. Tout le monde leur doit respect et
considération.

Article 4: La société est divisée en classes d’âge. A la tête de chacune d’elles est
élu un chef. Sont de la même classe d’âge les personnes (hommes ou
femmes) nées au cours d’une période de trois années consécutives.

Les Kangbès (classe intermédiaire entre les jeunes et les vieux) doivent être conviés pour participer à la prise des grandes décisions concernant la société.

Article 5: Chacun a le droit à la vie et à la préservation de son intégrité
physique. En conséquence, toute tentation d’enlever la vie à son
prochain est punie de la peine de mort.

Article 6: Pour gagner la bataille de la prospérité, il est institué le Kön¨gbèn
Wölö (un mode de surveillance) pour lutter contre la paresse et
l’oisiveté.

Article 7: Il est institué entre les mandenkas le sanankunya (cousinage à
plaisanterie) et le tanamanyöya (forme de totémisme). En
conséquence, aucun différent né entre ces groupes ne doit dégénérer,
le respect de l’autre étant la règle.

Entre beaux-frères et belles-sœurs, entre grands parents et petits-enfants, tolérance et le chahut doivent être le principe.

Article 8: La famille KEITA est désignée famille régnante sur l’empire.

Article 9: L’éducation des enfants incombe à l’ensemble de la société. La
puissance paternelle appartient en conséquence à tous.

Article 10: Adressons-nous mutuellement les condoléances.

Article 11: Quand votre femme ou votre enfant fuit, ne le poursuivez pas chez le
voisin.

Article 12 : La succession étant patrilinéaire, ne donnez jamais le pouvoir à un
fils tant qu’un seul de ses pères vit.

Ne donnez jamais le pouvoir à un mineur parce qu’il possède des liens.

Article 13: N’offensez jamais les nyaras.

Article 14: N’offensez jamais les femmes, nos mères.

Article 15: Ne portez jamais la main sur une femme mariée avant d’avoir fait
intervenir sans succès son mari.

Article 16: Les femmes, en plus de leurs occupations quotidiennes doivent être
associées à tous nos Gouvernements.

Article 17: Les mensonges qui ont vécu 40 ans doivent être considérés comme
des vérités.

Article 18: Respectons le droit d’aînesse.

Article 19: Tout homme a deux beaux-parents: Les parents de la fille que l’on
n’a pas eue et la parole qu’on a prononcé sans contrainte aucune. On
leur doit respect et considération.

Article 20: Ne maltraite, pas les esclaves, accordez leur un jour de repos par
semaine et faites en sorte qu’ils cessent le travail à des heures
raisonnables. On est maître de l’esclave et non du sac qu’il porte.

Article 21: Ne poursuivez pas de vos assiduités les épouses: du Chef, du voisin,
du marabout du féticheur, de l’ami et de l’associé.

Article 22: La vanité est le signe de la faiblesse et l’humilité le signe de la
grandeur.

Article 23: Ne vous trahissez jamais entre vous. Respectez la parole d’honneur.

Article 24: Ne faites jamais du tort au étrangers.

Article 25: Le chargé de mission ne risque rien au Mandé.

Article 26: Le taureau confié ne doit pas diriger le parc.

Article 27: La jeune fille peut être donnée en mariage dès qu’elle est pubère sans
détermination d’âge. Le choix de ses parents doit être suivi quelques
soit le nombre des candidats.

Article 28: Le jeune homme peut se marier à partir de 20 ans.

Article 29: La dote est fixée à 3 bovins: un pour la fille, deux pour ses père et
mère.

Article 30: Venons en aide à ceux qui en ont besoin.

II – DES BIENS:

Article 31: Il y a cinq façons d’acquérir la propriété: l’achat, la donation,
l’échange, le travail et la succession. Toute autre forme sans
témoignage probant est équivoque.

Article 32: Tout objet trouvé sans propriétaire connu ne devient propriété
commune qu’au bout de quatre ans.

Article 33: La quatrième mise-bas d’une génisse confiée est la propriété du
gardien.

Article 34: Un bovin doit être échangé contre quatre moutons ou quatre chèvres.

Article 35: Un œuf sur quatre est la propriété du gardien de la poule pondeuse.

Article 36: Assouvir sa faim n’est pas du vol si on n’emporte rien dans son sac
ou sa poche.

III – DE LA PRESERVATION DE LA NATURE:

Article 37: Fakombè est désigné Chef des chasseurs. Il est chargé de préserver la
brousse et ses habitants pour le bonheur de tous.

Article 38: Avant de mettre le feu à la brousse, ne regardez pas à terre, levez la
tête en direction de la cime des arbres.

Article 39: Les animaux domestiques doivent être attachés au moment des
cultures et libérés après les récoltes. Le chien, le chat, le canard et la
volaille ne sont pas soumis à cette mesure.

III – DISPOSITIONS FINALES:

Article 40: Respectez la parenté, le mariage et le voisinage.

Article 41: Tuez votre ennemi, ne l’humiliez pas.

Article 42: Dans les grandes assemblées, contentez vous de vos légitimes
représentants et tolérez-vous les uns les autres.

Article 43: Balla Fassèkè KOUYATE est désigné grand Chef des cérémonies et
médiateur principal du mandé. Il est autorisé à plaisanter avec toutes
les tribus en priorité avec la famille royale.

Article 44: Tous ceux qui enfreindront à ces règles seront punis. Chacun est
chargé de veiller à leur application.


Alassane Dramane Ouattara à Dakar aujourd’hui

Le président de la Côte d’ivoire, Alassane Dramane Ouattara, effectue sa première sortie officielle après la fin de la crise postélectorale.

 ADO, comme l’appelle les intimes, a choisit d’honorer le Sénégal pour ce voyage présidentiel, premier du genre. Déjà, ce déplacement fait l’objet des débats à Dakar.

 A Dakar, le cinquième président de la République de Côte d’ivoire devra avoir des discussions sur la coopération bilatéral et la coopération sous-régionale avec son homologue, Abdoulaye Wade.

Déjà, les autorités sénégalaises ont appelé à la mobilisation massive pour réserver un accueil à la dimension de l’homme. Aussi ont-elles salué la décision d’ADO d’avoir porter son choix sur le Sénégal.

La visite intervient moins d’une semaine après sa prestation de serment et près de 10 jours avant son investiture o prévue le 21 mai, et à laquelle sont attendue plus d’une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement.

Elle pourrait faire suite à l’invitation qu’a lancée le ministre sénégalais des affaires étrangère, Madické Niang lors de sa visite à Abidjan aux premiers jours de la chute deGbagbo.

Ado avait effectué une visite à Dakar entre les deux tours au scrutin présidentielles. Ce qui avait suscité de vives réactions tant dans le camp de son adversaire Laurent Gbagbo qu’au sein de la classe politique sénégalaise.

Chemin faisant, Alassane Dramane Ouattara remportera le scrutin présidentiel ivoirien. Mais il sera contesté par son adversaire jusqu’à ce qu’il s’ensuit une crise, avec conséquence fâcheuses que l’on sait et l’arrestation du président Gbagbo et certains de ses proches.


Sommet du groupe de contact sur la Libye à Rome

Les rebelles Libyens pourraient bientôt bénéficier d’un fonds mis en place par la coalition, avec comme chefs de file les Etats-Unis et l’Italie. Au delà de la question financière, d’autres thématiques telles que la résolution politique de la crise seront abordées. C’est dire combien la réunion sera cruciale d’aujourd’hui.

« Il Sole 24 Ore », le quotidien italien qui a donné l’information, précise que cette initiative fait suite aux sollicitations de la rébellion qui a réclamé deux à trois milliards de dollars. La rébellion à exprimé ce besoin au moment ou les combats se poursuivent pour le contrôle de la ville stratégique de Misrata.

L’appui financier aux rebelles sera au centre de la réunion jeudi à Rome du groupe de contact sur la Libye.Le fonds sera alimenté par les avoirs du régime du guide Libyen Kadhafi qui ont été gelés suite aux décisions de l’ONU et de l’Union européenne.

D’ores et déjà, l’Italie à pris de l’avance en disposant d’un fonds de soutien à la rébellion libyenne. Dirigé par des Italiens, le fonctionnement du fonds est sous la supervision et le contrôle des Américains, selon les précisions de Il Sole 24 Ore.

Dans la capitale italienne, le groupe de contact examinera également les moyens de consolider le processus politique au tour du CNT.

Pour rappel, le guide libyen Mouammar Khadafi à émis le  souhait de dialoguer avec la coalition pour une issue pacifique de la crise. Il à tenu ce langage au lendemain de la frappe de l’OATAN qui a tué son fil.