La pharmacie par terre, un danger quotidien à Bamako

Article : La pharmacie par terre, un danger quotidien à Bamako
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30 juin 2011

La pharmacie par terre, un danger quotidien à Bamako

Les hôpitaux et pharmacies sont loin d’être les seuls havres de santé à Bamako. Hormis la masse confuse des tradiothérapeutes, d’autres relevant non moins de la médecine traditionnelle trouvent leur voie dans la ville de 3 caïmans. La vente des médicaments « par terre », pourtant interdits par la loi, est plus que d’actualité.

Des analgésiques aux cures spécialisés, la gamme des produits, frauduleux et contrefaits pour la plupart, est diversifiée. Peu de gens se soucient ou sont conscients des dangers que ça recèle. Seul le ccompte.

Des produits au cœur des patients

Nous sommes en plein cœur du grand marché de Bamako, plus précisément en son endroit sans doute le plus connu, Dabanani. Un soleil de plomb s’ajoute à la fumée rejetée par les engins pour rendre l’atmosphère infernale. Ce lieu était plus connu pour les ventes de cigarettes. Mais aujourd’hui, c’est le carrefour des médicaments de tout genres que les Bamakois appellent « par terre ». De très amples sacs contiennent les produits, le tout habillement posé sur des tabourets. « Le par terre » se vend comme des petits pains, sans consultation ni même respect de la posologie. Et puis rien ne manque : comprimé, sirop, injection, bande. Bref une pharmacie en miniature.

Dabanani est un endroit incontournable à Bamako. Il l’est d’autant plus est au cœur de la ville et à la croisée de tout les chemins. Il n’y pas meilleur place qu’ici.

C’est surtout du Nigéria que proviennent ces produits.

L’attraction

Ces médicaments sont prisés pour leur prix très abordable. Aussi, suffit-il simplement de préciser au vendeur le malaise dont on souffre pour que la prescription se fasse. Donc sans frais de consultation aucun. Mais ne devait-on pas se questionner sur le niveau de ce dernier pour prendre conscience ? La très grande majorité des pharmaciens « par terre »  ne savent même pas lire. Du coup il désigne les médicaments par des noms vernaculaires, j’allais dire locaux, en Bambara. «J’y gagne m’a vie » m’a répondu Ousmane à qui j’avais posé la question. Puis, rien ne filtrera du dialogue qu’il engage avec son voisin d’à côté dans un autre dialecte national.

Et les efforts des autorités ?

Toutes les tentatives des autorités à mettre fin à la pratique ont échoué. Aussitôt traqués aussitôt ils s’établissent sans coup férir. Il y aussi qu’à l’approches des fêtes de fin d’année et musulmanes des brigades de policiers sont régulièrement à leur trousse. Ces agents saisissent les produits, mais assez souvent les redonnent moyennant  des espèces sonnantes et trébuchantes. C’est çà la réalité.

Enfin de plus en plus de voies s’élèvent pour dire que certaines pharmacies se ravitaillent dans le par le terre, du moins pour quelques produits.

Alors si nous nous sommes soucieux de notre santé, préalable de tout projet, de toute ambitions et de toute vie, nous devons nous lever comme un seul homme pour en finir avec les médicaments malsains aux aléas thérapeutiques énormes.

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