Vidange de fosse sceptique en pleine journée

Article : Vidange de fosse sceptique en pleine journée
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15 juillet 2011

Vidange de fosse sceptique en pleine journée

Nous sommes dans le populeux quartier de Djicoroni para, en plein cœur de Bamako, il est 15 heures. Et contre toute considération vis à vis de la quiétude de l’entourage, ce camion de vidange de fosses sceptiques produit un bruit à réveiller les morts. Pire, se sont toutes les populations des parages qui prennent une dose de gaz carbonique aux conséquences sanitaires très dangereuses. Je ne parle même pas de cet essaim d’enfants venus assister à la scène ô combien polluante. Il y a vraiment des choses  qui fâchent. Sous Moussa traoré, dit-on, la circulation était interdite aux véhicules gros porteurs avant 22 heures. Cette mesure, loin d’être de rigueur, est banalisée. Le camion, en plus de menace sécuritaire qu’il engendre a de réel effets nosifs sur l’environnement. Quand est-ce que des telles pratiques cesseront pour de bon ?

L’équipe de vidange arrive et déploie le matériel. Le moteur est mis en marche. Dernier réglage : plonger le long raccord dans la profondeur de la fosse sceptique. Et l’opération commence. Plus d’une demi-heure durant, une épaisse fumée s’ajoute à la très nauséabonde odeur pour empester. Quand aux agents, ils veillent sur la position du canal aspirateur. Dans toute la rue (plus de 100 m de long) l’onde de choc de la puanteur se propage dans la direction du vent. Quand j’ai demandé à un agent si un tel acte n’est pas nuisible et réprimable, ‘’ c’est le Mali. Même moi, ma santé est exposée. Mais comme j’y gagne ma vie, je me résigne. Pas question d’interdire ce travail le jour. La demande dépasse d’offre. Nous travaillons tout le temps pour satisfaire le maximum de demandes.’’

Les lois foulées au pied

La très grande majorité des Maliens ne s’hésitent pas à fouler au pied des règlementations en vigueur dans la société. Surtout la question environnementale qui ne dit pas grand-chose au citoyen moyen. Peut-il continuer à être ainsi ? Les autorités doivent redoubler de rigueur pour que les choses changent.

Quand à moi, je me réjouis de ces propos d’Amadou Toumani Touré le mois dernier lors de l’ouverture des travaux de la seizième réunion de l’union internationale de magistrats à Bamako. ATT continuait la phrase ‘’ nul n’est au dessus de la loi’’ en appelant aux magistrats de ‘’ faire en sorte nul ne soit au dessous de la loi’’.

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