Les dimanches à Bamako et les noces d’avant carême

Article : Les dimanches à Bamako et les noces d’avant carême
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18 juillet 2011

Les dimanches à Bamako et les noces d’avant carême

Deux nouveaux couples, leurs témoins et le public

Vous vous rappelez certainement la très célèbre chanson du couple aveugle malien (j’ai nommé Amadou et Mariam). ‘’Les dimanches à Bamako, c’est des jours de mariage’’ informe le chef d’œuvre de titre. Et bien la traditionnelle saison des mariages a commencé, deux ou un seul mois avant le début du moi de carême qui est prévu dans 15 jours.  Les noces et les noceurs sont à leur lune de miel avant l’observance du jeûne. Qu’est-ce qui explique la montée en flèche du taux de nuptialité pendant cette période dans la ville des trois caïmans ?

La pression humaine fait déborder à la mairie

Ce dimanche ordinaire, nous nous sommes rendu au centre d’état secondaire de Bozola pour voir un ami sceller l’accord conjugal avec sa dulcinée.  Parents, amis, connaissances et collaborateurs des deux futurs époux ont pris d’assaut les parages de la mairie.

Il y a au programme plusieurs mariages ici. Les officiers d’état-civil qui servent se tiennent sur la chaire pendant de longues heures. De 9 heures à 15 heures souvent plus, surtout en cette période, la journée marathon est inévitable.

Les griots à la recherche de la pitance quotidienne sont de la fête. Ils  arrosent la foule en liesse de louanges pour gagner les rares billets de 1 000  que quelques personnes sont prêts à offrir dans un contexte de crise économique.

Pas qu’à la mairie seulement, les rues et même les avenues sont trop exigües pour servir les vagues déferlantes  de convois de mariage, pour la plus part marqués par la présence des cascadeurs fieffés (en moto et en auto).

Je ne veux pas aborder, dans ces colonnes, les accidents, incidents et autres préjudices sociaux et environnementaux nés des mariages express.

L'officier d'état-civil lisant le code du mariage

Quand convoler en juste noce devient un effet de mode

La principale raison qui justifie la fréquence des mariages à l’orée du carême est que cette dernière période est très riche en activités ménagères. En dépit de l’abstention de manger et de boire, la consommation d’aliment est très forte aux deux extrémités (à l’aube pour commencer l’observance de la recommandation, mais surtout à la rupture du jeûne).  En fait, le fidèle déguste plus qu’il ne mange. Résultat, il faut préparer des plats de tous les goûts. La bouillie à base de mil, très prisée au moi béni de Ramadan à fini par être le symbole des noces du moment. Entendre que les nouvelles mariées sont appelées les faiseuses de bouillie .

Elles estiment qu’au de-là de cette apparence, il faut garder à l’esprit les restrictions faites par le mois. Par exemple, disent les uns, quand on a madame chez soi, on évite l’adultère  durement défendue par l’islam.

 

Cela étant, certains célibataires trouvent tous les moyens pour être dans le cercle des mariés pour avoir ces commodités de leur côté. La restauration n’est pas le facteur essentiel à retenir selon des personnes avec qui j’ai abordée la question.

Aussi, croient les autres, le mois qui précède le carême et ce dernier son tous des mois bénis. Par voie de conséquence, la grâce divine accompagnerait ces alliances-là. 

Prudences aux usagers de route, félicitations et surtout heureux ménages aux new couples…

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