Edouard, un agent de nettoyage doublé de jardinier

Article : Edouard, un agent de nettoyage doublé de jardinier
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13 novembre 2011

Edouard, un agent de nettoyage doublé de jardinier

Edouard Ngom a l'oeuvre dans le jardin

Au CESTI (centre d’études des sciences et techniques de l’information) depuis près de deux décennies, Edouard Ngom y a été tour à tour été vigil et agent de nettoyage, le plus souvent sans statut ni émoluments. Mais aujourd’hui, il est une personne bien connue des étudiants, appréciée par l’administration et peut-être fier : il a été recruté en mars dernier. Entre désir de dormir un jour dans sa propre maison et rêve d’assurer à ses progénitures une bonne éducation, gage d’un avenir meilleur, le quadragénaire, bon teint, taille moyenne à courte,  se dit déterminé pour atteindre son but.

« D’abord, je venais nettoyer les voitures du personnel de l’école. Et petit à petit on me confiait d’autres travaux de nettoyage à l’intérieur » lance-t-il avec un regard  sur lequel on peut lire la nostalgie de ses débuts.

L’air très sympathique et d’un courage sans faille, Edou, comme on l’appelle affectueusement, est la personne sur les épaules de laquelle repose l’hygiène de l’institut. De 8 heures à 18 heures, il est constamment au poste. S’il ne s’agit pas de faire la toilette des bureaux et salles d’études, il s’agit de laver des couloirs au perron en passant par le hall. Le tout est fait avec dextérité et dévouement.

Le monogame et père de d’une demi-douzaine de bouts de bois de Dieu plaisante avec tout le monde et exécute tous les ordres qui lui sont donnés, quelque soit l’émanation. Son leitmotiv  « c’est bon », a fini de s’imposer comme un  pseudo qu’on ne saurait éponger. Tu le salues, sa réponse : c’est bon. Tu lui dit que le jardin est beau, il ajoute : c’est bon. Tu lui dit au revoir, il te répond : c’est bon. Tout est bon !

Côté jardin, on dirait qu’il a reçu une formation spéciale dans l’entretien des fleurs et du gazon. Pourtant, l’embellissement du jardin ne fait qu’à l’aide d’outils classiques : gros ciseaux ; machettes, houes et râteau. L’espace donne envie de s’y asseoir pour réviser les leçons, à défaut d’attirer les visiteurs externes. A l’espace de quelques mois, le jardin est devenu un véritable poumon vert du campus pédagogique de l’université de Cheikh Anta Diop de Dakar.

« Avec mon salaire, je me débrouille pour subvenir aux dépenses de la famille » se contente-il de lancer quand je lui ai demandé de me parler de ce que rapporte ce travail de 6 jours sur 7.  Son plus grand  bonheur serait de pouvoir bâtir sa propre maison, pour dit-il, mettre ses enfants à l’abri des endurances qu’il a vécues. Pour y arriver, faire des économies sur son salaire s’impose. Il le sait. Eduard, c’est bon !

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Commentaires

Ould Bitiche
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C'est bon, j'encourage notre cher jardinier, la vie se gagne au bout de beaucoup d'endurance et de courage. Il parviendra certainement à réaliser ses rêves en mettant de côté le maximum afin d'élever ses enfants et construire sa maison.
Bon courage, C'est Bon.